Pour les francophones d'Amérique, tout a commencé à Québec, aujourd'hui reconnue comme le berceau de la civilisation française en Amérique.
Au départ, Québec a été le centre névralgique de la Nouvelle-France. À l’époque, cet empire couvrait tout l'est du Canada et près de la moitié du territoire actuel des États-Unis. Le nouveau monde français s'étendait du golfe Saint-Laurent aux Grands Lacs et de la baie d'Hudson à la Floride.
Cet empire s’est éteint. Cependant, Québec – devenue capitale du Bas-Canada, puis du Québec – a grandi, prospéré et s'est continuellement développée.
Québec n'est pas une ville musée pour autant. Bien au contraire, c'est une ville moderne à échelle humaine et résolument tournée vers l'avenir.
En 2008, Québec célébrera son histoire :
les quatre siècles qui se sont écoulés depuis sa fondation par Samuel de Champlain et les millénaires d’histoire amérindienne qui les ont précédés.
Voici quelque coups d’oeil sur cette histoire riche et toujours bien vivante.
1600
UN LIEU DE RENCONTRES MILLÉNAIRE
L’attrait naturel et le caractère stratégique du site, au confluent de plusieurs rivières importantes, font de « Kébec » ( là où le fleuve se rétrécit, en langue algonquine ) un lieu de rassemblement régulièrement fréquenté par les Premières Nations pendant des millénaires.
Plusieurs cultures, riches et distinctes, bénéficient de réseaux commerciaux et de liens politiques qui s’étendent jusqu’au coeur du continent.
Quand Jacques Cartier remonte le fleuve, en 1535, il trouve non loin du cap Diamant le village de Stadaconé, où la population iroquoienne pratique l’agriculture et la pêche. Un siècle plus tard, ce sont plutôt des nomades algonquiens qui utilisent le futur site de Québec. Aujourd’hui, ce sont les Hurons-Wendat, présents ici depuis au moins 1650 et installés à Wendake depuis 1697, qui habitent la région.
LA FONDATION
Quand Samuel de Champlain débarque au pied du cap Diamant, le 3 juillet 1608, le village rencontré autrefois par Cartier a disparu.
Fort d’une alliance établie en 1603 avec les Algonquins, l’explorateur a le champ libre pour construire son « abitation ». Cet ensemble d’édifices entouré d’une palissade constituera la base de la petite bourgade qui prend forme
lentement au cours des décennies suivantes.
Au milieu du 17e siècle, Québec ne compte encore que quelques centaines d’habitants. L’essor commence vraiment en 1663, avec la reprise en main de la colonie par le roi de France et la nomination de Jean Talon à titre d’intendant
de la colonie. À la fin du Régime français, Québec, chef-lieu économique, religieux, militaire et politique de la Nouvelle-France, compte plus de 7000 habitants.
1700
CHANGEMENT DE COURONNE
Le 13 septembre 1759, la bataille des plaines d’Abraham donne la victoire aux troupes britanniques et met fin au siège de Québec.
La Nouvelle-France se rend définitivement aux troupes anglaises l’année suivante et le Traité de Paris, en 1763, cède la colonie à la couronne britannique.
Québec devient alors la capitale de la Province of Quebec et un port d’entrée important de l’Amérique du Nord britannique.
Un cadre politique prend forme pour baliser la relation entre la population canadienne-française et catholique et ses nouveaux dirigeants britanniques et protestants, notamment avec l’adoption de l’Acte de Québec, en 1774, puis de l’Acte constitutionnel, en 1791, qui crée la première assemblée législative au sein d’une colonie britannique
UN VISAGE CHANGEANT
À partir de 1763, le visage de Québec se transforme à la faveur de l’arrivée d’immigrants britanniques, écossais, gallois puis irlandais. Les noms de rue, l’architecture et les institutions signalent de plus en plus la présence anglophone, dont témoignent toujours des édifices comme l’église presbytérienne St Andrew ou la cathédrale anglicane Holy Trinity, dans le Vieux-Québec.
La construction de la Citadelle de Québec, à partir de 1820, demeure la trace la plus visible de cette époque de l’histoire de la capitale.
1800
QUÉBEC, PORTE D’ENTRÉE DE L’AMÉRIQUE
Au début du 19e siècle, Québec connaît un essor remarquable grâce à la construction navale, au commerce maritime et à l’immigration. La ville, dont la population se multiplie par cinq au cours de la période ( de 8 968 en 1805 à 45 940 en 1851), devient alors le troisième port d’Amérique du Nord, derrière New York et la Nouvelle-Orléans.
À partir des années 1830, quelque 30 000 immigrants y débarquent chaque année pour se disperser un peu partout au Canada et en Amérique.
CAPITALE DU QUÉBEC
En 1867, l’Acte de l’Amérique du Nord britannique crée le Canada sous sa forme fédérale actuelle. Québec devient alors la capitale de la province de Québec, la seule province majoritairement francophone au pays.
Ce nouveau statut ne peut toutefois prévenir un certain déclin économique avec la chute des exportations de bois et de la construction navale, ni contrer le vide créé, en 1871, par le départ définitif de la garnison britannique de la Citadelle.
La ville s’embellit toutefois avec la construction d’édifices de prestige comme l’Hôtel du Parlement, l’Hôtel de Ville ou le Château Frontenac.
UNE VILLE DE CULTURE
La fondation de la Literary and Historical Society, en 1824, puis celle de l’Institut canadien de Québec, en 1848, donnent un premier élan significatif à la vie culturelle et intellectuelle de Québec, animée pendant la seconde moitié du
19e siècle par les François-Xavier Garneau, Louis
Fréchette ou Octave Crémazie.
1900
LE QUATRIÈME SIÈCLE
Au début du 20e siècle, la ville voit apparaître des lieux et institutions qui marquent encore la vie culturelle de la capitale, comme le théâtre Capitole (1903), l’Orchestre symphonique de Québec (1903), le Palais Montcalm (1932) et le Musée national des beaux-arts du Québec (1933).
Le début du 20e siècle marque une reprise de la croissance. Les activités industrielles et manufacturières se développent considérablement dans les quartiers de la basse-ville. Moderne, la ville a ses tramways, ses grands magasins, ses banlieues en expansion.
La croissance rapide de l’administration publique, à partir des années 1960, contribue fortement au développement de la capitale, dont les quartiers centraux se transforment considérablement.
Québec prend son visage actuel : une capitale administrative et politique dotée d’un important secteur de services et d’activités significatives de recherche et de développement, une ville de culture devenue le lieu de rendez-vous des visiteurs du monde entier.
LA CAPITALE ET LE MONDE
En 1908, Québec célèbre son tricentenaire avec de vastes reconstitutions historiques et des défilés où 18 000 soldats britanniques, français, américains et canadiens défilent en amis, là même où ils s’étaient auparavant battus. Ces rencontres d’alliés se poursuivent en 1943 et 1944, quand le président américain Franklin Delano Roosevelt et le premier ministre britannique Winston Churchill prennent part aux Conférences de Québec.
En 1945, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) est fondée dans la capitale québécoise. Depuis, Québec a régulièrement été l’hôte d’importantes rencontres internationales comme le deuxième Sommet de la Francophonie, en 1987 et le Sommet des Amériques, en 2001.
ET MAINTENANT…
En 2008, Québec prendra le temps d’observer le vaste panorama que les siècles ont tracé.
L’évolution du peuplement, de la culture, de l’économie, de la vie politique et de la vie urbaine trouveront toutes leur place dans cette commémoration, tant pour souligner le passé que pour éclairer le présent et l’avenir.
DES SIÈCLES DE RENCONTRES
Au fil des siècles, voire des millénaires, Québec a établi des liens privilégiés avec divers peuples et nations du monde entier. Ces rencontres en tous genres ont particulièrement eu lieu avec :
• Les Premières Nations, toujours présentes dans la région de la Capitale-Nationale, ont foulé les premières le site de Québec, avant que la grande rencontre avec les Européens ne bouleverse entièrement leur univers.
• La France, première source d’immigration européenne vers Québec, pays d’où partent les fondateurs de Québec et de la Nouvelle-France.
• Les Îles britanniques, qui deviennent la nouvelle métropole de Québec à partir de 1763 et d’où provient une vaste immigration vers l’ensemble du continent nord-américain, avec un apport particulier des Irlandais dans la région de Québec.
• Les États-Unis, voisins immédiats, d’abord rivaux, puis alliés, puis partenaires essentiels de la vitalité économique de Québec, du Québec et du Canada.
• La Chine, par l’important chinatown qui occupait autrefois la basse-ville de Québec et par le jumelage de la capitale québécoise avec Xi’an.
Ouverte sur le monde, Québec a également eu des rencontres et des échanges avec bien d’autres pays et cultures, qui seront soulignés dans le cadre des festivités de 2008.
TOUT QUÉBEC EN FÊTE
En 2008, des institutions qui ont marqué la région en profiteront aussi pour souligner des jalons importants de leur histoire.
• Le Diocèse de Québec, siège primatial de l’Église catholique canadienne, profitera notamment de la tenue à Québec du 49e Congrès eucharistique international pour célébrer les 350 ans de la création du Vicariat Apostolique de la Nouvelle-France, en 1658. (diocesequebec.qc.ca)
• Le Port de Québec, le plus vieux du Canada, plaque tournante historique de l’immigration, du commerce et du tourisme de la capitale, fêtera les 150 ans de son incorporation. (portquebec.ca)
• Le parc des Champs-de-Bataille, connu familièrement sous le nom de « Plaines d’Abraham », créé à l’occasion du tricentenaire de Québec, fêtera son 100e anniversaire. (ccbn-nbc.gc.ca)
POUR EN SAVOIR PLUS
Le site Internet de la Ville de Québec offre de l’information sur l’histoire, l’archéologie et les archives patrimoniales de Québec, à l’adresse :
ville.quebec.qc.ca/fr/exploration/histoire.shtml
La revue d’histoire Cap-aux-Diamants a produit plusieurs numéros s’intéressant à la ville et à la région de Québec, en particulier deux numéros
hors série produits en collaboration avec la Société du 400e anniversaire de Québec.
On peut les commander sur le site :
capauxdiamants.org
Plusieurs des photos et illustrations de cette brochure ont été sélectionnées
à partir de ces deux numéros hors série.
QUELQUES PUBLICATIONS
John Hare et al. Histoire de la ville de Québec 1608-1871, Montréal, Boréal/Musée canadien des civilisations, 1987.
Yves Tessier, dir. Québec, ville internationale.
1759 à nos jours, Québec, Société historique de Québec, 1998.
Serge Lambert et Jean-Claude Dupont. Québec, une histoire capitale, Québec, GID/Commission de la capitale nationale, 1998.
Société du 400e anniversaire de Québec 1135, Grande Allée Ouest, bureau 100 Québec (Québec) G1S 1E7
Téléphone : (418) 648-2008 • Télécopieur : (418) 648-0699
Courriel : info@quebec400.qc.ca
Couvert : Page titre de l’édition de 1632 des Voyages de Samuel de Champain : Rêves d’empire. Le Canada avant quebec400.qc.ca
Source: http://monquebec2008.sympatico.msn.ca/UserFiles/File/Brochure%20histoire%20400e.pdf